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Bref historique de l'éducation des adultes

Dans les années quarante et cinquante, les pratiques d’éducation des adultes se structurent et se multiplient. Devant l’ampleur des besoins, l’église s’adapte aux changements sociaux de même que le milieu associatif, le syndicalisme et le coopératisme. L’ICEA (Institut canadien d’éducation des adultes) voit le jour en 1956 comme regroupement autonome et indépendant pour représenter le secteur français de l’éducation des adultes au Canada. Pour sa part, l’état s’impose de plus en plus dans la formation des adultes.

 

En 1966, après le rapport Ryan sur l’éducation des adultes, le Ministère de l’éducation du Québec crée la Direction générale de l’éducation des adultes qui regroupe aussi l’éducation populaire et les cours de formation professionnelle. En 1967 naît l’implantation des programmes par objectifs et l’enseignement individualisé en formation générale. Au début des années soixante-dix, l’UQAM et l’Université de Montréal offrent des services aux groupes et formateurs qui ont accès désormais à l’éducation permanente.

 

En 1975 est créée la TREAQFP (Table des responsables de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle des commissions scolaires du Québec) qui ouvre son membership aux cadres et hors cadres des services et des centres d’éducation des adultes, de formation professionnelle et de services aux entreprises. Son rôle est d’amener ses membres à se concerter en vue d’agir sur le développement de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle au Québec.

 

Dans les années quatre-vingts, le gouvernement institue la Commission d’étude sur la formation des adultes (CEFA) qui a pour but de préparer une politique québécoise de formation des adultes afin de rétablir la cohérence dans les services. La rapport donne priorité à une formation de base large incluant une formation académique dont on donne peu de précisions. La Commission adhère aussi au concept de professionnalisation ouverte et polyvalente des praticiens dans les milieux. Au début de cette décennie, deux regroupements voient le jour : l’Association des formateurs d’adultes du Québec (AFAQ), en 1980 et l’Association des andragogues du Québec (AAQ) en 1983. À la même époque est déposée la politique fédérale de la formation de la main d’œuvre avec son approche économiste qui impose ses mesures d’employabilité.

 

En 1994 paraît le premier Régime pédagogique spécifique aux adultes qui se distingue maintenant de celui de la Formation professionnelle et aussi de celui du secteur des jeunes.

 

Devant l’importance accrue du décrochage scolaire, les Centres d’éducation des adultes ouvrent leurs portes aux jeunes dès l’âge de 16 ans dans les années quatre-vingts dix. La clientèle se diversifie autant que les lieux de formation. De nombreux programmes sont créés pour répondre aux divers besoins dans les établissements des commissions scolaires, les centres de détention, les plateaux d’insertion socio-professionnelle, en insertion sociale, auprès des immigrants, en entreprise et partout où la formation générale permet de rehausser la formation de base des adultes. Les Centres d’éducation des adultes suivent l’évolution de la société et l’expression de la demande de formation partout au Québec, en milieu rural et urbain.

 

En 2002 paraît la Politique gouvernementale d’éducation des adultes dans laquelle sont présentées les orientations et priorités d’action pour renouveler le curriculum d’une formation tout au long de la vie. Tous les partenaires reconnaissent l’importance de l’expérience de vie des adultes comme point de départ d’un plan de formation. Les intervenants qui oeuvrent auprès des adultes savent bien que les besoins de formation des adultes sont différents de ceux des jeunes. Malgré cette spécificité, les Universités offrent de moins en moins de programmes de certificat de 1er cycle adapté aux formateurs d’adultes. Le baccalauréat de quatre ans qui mène à l’obtention d’un permis d’enseigner n’inclut pas une spécificité andragogique. Les conventions de travail et les organisations scolaires prévoient peu de temps de perfectionnement.

 

Après 40 ans de travail, la clientèle adulte est toujours notre point de convergence, celui qui donne une valeur et un sens à notre rôle. Le temps est venu pour nous d’agir sur le développement de nos professions, de prendre le temps de réfléchir, de nous entraider et de prendre position sur les dossiers qui nous concernent pour prendre en charge notre devenir.

L'histoire se continue : la création de l'AQIFGA

En juin 2005, 60 personnes étaient réunies à Québec pour travailler sur les scénarios d’apprentissage en Formation commune dans le cadre de la réforme à l’éducation des adultes. Presque toutes les régions administratives du Québec étaient représentées. Les personnes étaient rattachées à 24 des 73 Commissions scolaires et tous les champs de formation étaient présents avec leurs expertises et leurs compétences. Nous étions conscients de la richesse de cette diversité.

 

 

Nous savions que les troupes se dispersaient fin juin et que plusieurs ne reviendraient pas pour l’étape finale de la rédaction des programmes, l’année suivante. Il fallait donc profiter de cette rare occasion pour créer un réseau. Ce réseau allait permettre de répondre aux besoins des intervenants qui étaient déjà nombreux dans les Centres d’éducation des adultes mais auxquels s’ajoutait l’implantation de la réforme. Le 24 septembre eut lieu la première rencontre du conseil d’administration.

 

 

Un fort sentiment de solidarité a pris son envol, ce jour-là. Cinquante-deux intervenants, des enseignants, des C.P. et des C.O. ont signé un accord pour constituer une association qui allait permettre d’unir leurs efforts pour affronter les problèmes identifiés :

  • l’isolement : le besoin de créer un réseau de communication, d’information et d’échanges ;
  • la professionnalisation : la formation initiale des enseignants qui se destinent à l’éducation des adultes ; la qualification légale des formateurs en exercice ; la formation continue des intervenants en exercice ;
  • l’identité et la spécificité : réaffirmer la spécificité de l’andragogie, valoriser les professions des intervenants auprès des adultes, réfléchir à notre rôle et à nos interventions ;
  • l’engagement : prendre part aux débats, aux décisions politiques, faire des recommandations ;
  • les conditions de travail : transformer l’organisation scolaire de façon créative pour concilier les besoins des adultes, des intervenants et des programmes ;
  • la formation continue : développer une expertise de formation continue au lieu de recourir à l’entreprise privée ou aux formateurs du secteur des jeunes et des collèges ;
  • l’implantation du renouveau pédagogique à l’éducation des adultes : assurer un soutien mutuel intra réseau et inter réseau.

 

L’AQIFGA est un organisme sans but lucratif qui a obtenu sa charte en février 2006.

 

D’autres préoccupations nous touchent aussi. À l’heure où l’apprentissage adulte prend de l’expansion partout dans le monde, où les acteurs et les lieux de formation se multiplient, nous désirons prendre en mains nos professions et nos interventions. L’efficacité et la qualité de la formation générale des adultes dans les 200 Centres d’éducation des adultes du Québec ne s’en porteront que mieux.